Papa, Maman… Quand est-ce qu'on arrive ?
Classique des voyages automobiles, cette phrase pourrait disparaître avec l’arrivée prévue dans la prochaine décennie de l’ICE, ou In-Car Entertainment, dans les véhicules neufs.
Terme encore peu usité dans l’industrie, l’ICE recouvre la totalité des services que les constructeurs proposeront dans la voiture de demain, autant pour rester en phase avec l’évolution technologique que pour continuer à étendre le champ de valeur ajoutée fournie.
Avec ou sans connexion internet permanente, géré centralement par un « carputer » ou de manière distribuée dans les différents accessoires (GPS, DVD), l’ICE apparaît clairement comme un élément central de la paix des familles tout comme une nouvelle plateforme de divertissement et de communication. Comme toujours, entre le concept et le succès, il faut passer par plusieurs étapes de réflexion indispensables. Cominmag le fait pour vous.
D’abord, il s’agit de définir les différents segments d’utilisateurs, en identifiant d’une part leur relation avec le véhicule et la route, d’autre part leur niveau d’attention. Ceci permettant de définir les contenus possibles pour créer une valeur ajoutée supplémentaire pour l’utilisateur du véhicule, tout en restant pertinent selon le contexte d’utilisation des différentes cibles.
En transparence sur le pare-brise ou sur un écran facile à consulter, le conducteur accèdera à des informations géo localisées et en temps réel sur les conditions de circulation (trafic, météo, itinéraire) et se verra proposer des conseils pratiques (ex: rappel au conducteur de faire une pause toutes les 2h, de s’hydrater toutes les 30min en été, conseils de sécurité basique).
En plus de toutes les options de divertissement à la demande, le cœur de l’innovation de l’ICE me paraît se situer dans l’idée de guides touristiques géo-localisés, utilisant la localisation en temps réel du véhicule comme épicentre des points d’intérêt proposés. Pertinent pour des consultations simples (ex: recherche d’un hôtel ou restaurant dans un rayon de 5 à 50 km en fonction du lieu où se trouve le véhicule au moment de la recherche), ces services deviendront du vrai divertissement avec l’arrivée de « guides de paysages », où la voiture combine ses capacités de localisation et de diffusion de contenu pour enrichir la réalité du passager. En se basant sur les éléments historiques, naturels ou culturels du paysage, le passager pourrait comprendre tout ce qu’il voit (ex: formation géologique des montagnes au loin, origine des ruines de château visibles au bord de la route, spécificités du terroir environnant).
A l’arrière, le défi change de dimension, du fait de la fragmentation de l’audience (différence d’âge, évolution constante des intérêts). Pour les enfants, l’ICE proposera les deux grandes familles de contenus déjà destinées aux enfants sur d’autres supports: contenu ludique ou éducationnel. Alors que le ludique se partagera entre l’adaptation de jeux de société basiques, simples à comprendre et permettant à toutes classes d’âge d’interagir ensemble et des catalogues de jeux ou de films licenciés auprès des ayants droits, les contenus éducationnels auraient logiquement plusieurs angles.
Clairement créateur de valeur, surtout en intégrant une vraie cohérence avec les programmes scolaires, l’angle ludo-éducatif proposera des jeux à la fois divertissants, amusants, riches en défis et générateurs de connaissances (ex: jeu des capitales, jeux de calcul mental, jeux de géographie en rapport avec le paysage environnant, jeux de logique simple visant à développer la vitesse de réflexion des enfants).
Liant au sein d’un seul système et d’une pratique unique diverses options existantes et d’autres à venir, l’ICE apparaît comme un argument réel en faveur de la permanence de la voiture individuelle comme objet indispensable de la vie moderne, comme endroit intime permettant le déplacement dans l’espace public.